Suspendre les secondes, arrêter les minutes, échapper aux heures
On manque forcément une infinité de choses puisqu'on n'est qu'un. Impossible de se dédoubler, de laisser son coeur se promener partout, de tout vivre. Alors, d'être unique on manque... et d'autres, par défition, manquent et nous manquent aussi. J'écris souvent que la vie est trop courte, que la Terre est trop grande.
Mais quelle chance j'ai, d'avoir rencontré tant de gens si sensibles, à fleur de peau, prêts à donner, à partager, à écouter sans rien attendre en retour.
Quelle chance de pouvoir sentir cela, d'avoir cette faculté de ne pas passer à côté de tout. De pouvoir s'envoler, de respirer cette douceur du temps qui, souvent, enivre sans prévenir.
Quelle chance de pouvoir apprécier ces secondes en suspension, si longues qu'elles ressemblent à des minutes qui se seraient arrêtées pour échapper aux heures qui passent.
Quelle chance d'ignorer la succession des jours et de se réveiller simplement apaisé d'avoir vécu ces instants magiques et précieux qui, à jamais et hors du temps, vous empêcheront de regretter le fait même d'être né, d'avoir conscience d'être, de vivre.
Etre acteur et spectateur, faire et admirer, participer et observer, construire et suivre de loin, les choses, les gens... ces Autres. C'est une chance. Beaucoup m'ont manqué, me manquent et me manqueront. Je ne suis qu'un.
J'ai aimé qu'ils me trouvent calme au bureau ce mardi. J'ai aimé quand ils m'ont demandé si je dormais. Puis j'ai souri. J'ai répondu que non, je ne dormais pas, mais que lorsque je me réveillerais alors ils s'en rendraient compte. Certaines secondes ont repris le cours du temps tandis que j'attends mon heure.
Aujourd'hui, je vais mieux.
Si, si... :-)