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Sociable, le journal en ligne d'un gay à Paris
14 juillet 2008

Lui, moi et le vécu... ou la difficulté de rompre en douceur

En quelques phrases et en quelques gestes, j'ai été blessé. Il ne s'en est pas rendu compte je crois. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais cette fois, le temps semble s'être arrêté.
Je n'arrive plus à être heureux. Trop de désillusions, de rêves de gosse qui ne se réaliseront pas et cette pseudo vie dans notre société de consommation où seul le shopping est devenu important. Alors, je suis triste. Triste de ne pas avoir pu vivre 1/10e des merveilleuses choses que nous aurions pu vivre ensemble. Triste à mourir de ne plus que l'entre-apercevoir. Triste de le voir et de devoir, avec difficulté, dissimuler des sentiments.

Nous avons échangé des sms tout à l'heure. Il pense que je suis buté. Me dit que le bonheur "ça se travaille", "que la vie devient ce qu'on en fait". Il me parle de "mérite" et de "frustration". Il oublie un paramètre cependant : celui du vécu. Les choses seraient différentes si je pouvais réécrire mon vécu.
Chacun a sa propre histoire, des choses enfouies mais qu'il faut bien traîner à défaut de pouvoir les oublier. Les parents qui n'ont jamais accepté leur fils tel qu'il est ou bien les souvenirs atroces d'êtres humains déchiquetés dans une rue du Moyen-Orient, l'extrême pauvreté ailleurs, ces tirs de mitraillette là-bas ou encore les yeux de ces enfants affamés quelque part en Afrique. Si je pouvais réécrire mon vécu : j'y mettrais plus d'amour, moins de larmes et de sang, évidemment. Alors oui, il faudrait aller de l'avant, "avoir de la volonté", profiter des belles choses et rester optimiste malgré tout. Je n'y arrive plus. Ces dix années à aller de l'avant ne m'ont mené nulle part.
On ne vit pas dans une société du mérite. Les gens gentils ne s'en sortent pas. L'amour donné n'est pas rendu. Tout est bataille et la nature humaine est foncièrement mauvaise. Plus je vis et plus je le ressens. Comment, dans ces conditions, rester optimiste ? Comment ne pas pleurer et "voir la vie du bon côté" ?
Je lui souhaite cependant bonne chance... Je prierais presque pour que sa vie ne soit qu'un mélange de bonheur et de tendresse : parce qu'il est attendrissant, intelligent, malicieux, honnête et... optimiste. Si je pouvais réécrire mon vécu, peut-être le serais-je aussi.

"Les hommes qui passent pour être durs sont de fait beaucoup plus sensibles que ceux dont on vante la sensibilité expansive. Ils se font durs parce que leur sensibilité, étant vraie, les fait souffrir."
(Benjamin Constant)

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Commentaires
E
Sociable , tu sembles profondément marqué par plein de choses. Alors tu vis comme tu peux avec, en les fuyant. Le meilleur moyen de régler ça, c'est d'en parler à un psy comme ça tu pourras recommencer à vivre. Sinon ça va te suivre toute ta vie, et forcément la rendre fade et vide.<br /> <br /> A The Boss : Ecraser les gens comme ça, franchement c'est d'un pitoyable... Peut-être le seul moyen que tu as trouvé pour etre quelqu'un à tes propres yeux ...
T
Tu vois je t'avais bien dit que ta vie c'est de la merde... et c'est toi qui l'a faite. Je trouve qu'il est bien gentil de s'intéresser à quelqu'un comme toi ou alors il est encore trop aveugle pour se rendre compte de ce que tu es.
P
Le vécu... chacun en a un. C'est ce qui fait que nous évoluons, avançons. Mais nous ne pouvons indéfiniment nous servir de notre vécu pour justifier de ce que nous faisons ou de ce que nous sommes. Car ce serait tomber dans la facilté et la complaisance. Tu es ce que tu es. Il est qui il est. Mais que ce soit d'un côté comme de l'autre, vous n'êtes inférieurs en rien l'un à l'autre parceque tu aurais vécu telle chose et lui une autre. Nous avons tous à apprendre des autres. Et si chacun partait de ce principe là, le monde se porterait un peu mieux.<br /> <br /> Se borner à être optimiste, c'est fuire la réalité. Mais ce n'est pas parceque l'homme est un loup pour l'homme, qu'il faut perdre l'espoir qu'un jour les choses changent. Nous avons tous besoin les un des autres, mais nous nous comportons tous comme si nous étions seuls au monde. Pourquoi veux-tu que ton voisin te sourit si tu ne lui souris pas. Peut-être même que cela fait des années qu'il te sourit, mais piégé dans ton petit monde, tu ne le vois pas. C'est juste un exemple.<br /> <br /> Je pourrais te dire mon pauvre... te complaire dans ce bilan que tu nous exposes de tes expériences passées. Mais je ne le ferai pas. Car tu as la vie que tu t'es faite. D'autres que toi ont vu pire que toi et ont su s'en sortir du traumatisme généré. Paradoxalement, d'autres que toi ont vécu mieux que toi sans être confrontés à la mort et la misère. Pour autant, ils sont devenus pire que toi. Dans tout cela, il y a un juste milieu qui te permet de vivre en harmonie avec toi-même et ceux qui t'entourent. Avec ce que tu vois et entends, de bon comme de mauvais. Mais ce juste milieu, toi seul peut le trouver. Et personne ne peut le désirer à ta place. Alors pour une fois, SOIT !... vrai dans ton entier, et non par parcelles comme tu le fais.
G
bon courage pour remontait ^^ moi j'ai vécu ce genre d'expérience plus d'une fois pourtant je suis encore dans la 20 même en dessus des 25ans.<br /> Allez courage, pour ce qui est des films coréens je te fais une liste ;)
D
Drôle de fête nationale, hein...? Un jour, quelqu'un m'a dit (quel à propos...lol) que les illusions n'étaient-elles pas faites pour être rendues à la réalité? Je n'ai toujours pas toute la mesure de cette phrase mais elle fait sens. Pour toi. Et pour lui aussi. Son long, dear Sociable. You got my number...
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